Publié le 29 mai 2015 | Par Laurent Mignon
0Réseaux sociaux en santé, la fin du curatif
À l’heure de l’explosion des maladies chroniques, de la convergence NBIC et de la santé mobile et connectée, le monde de la santé vit une révolution : celle du passage d’un modèle curatif à un modèle fondé sur le “care” de nos amis anglo-saxons, le prendre soin.
Pourtant, il est un domaine qu’il semble échapper à cette transformation, les réseaux sociaux en santé et e-santé.
Pourquoi Scoop.it m’a tué ?
Si je grossis le trait dans les premières lignes de ce post, c’est, bien évidemment, pour attirer votre attention sur un phénomène qui tant à se massifier : le mésusage des outils de curation et tout particulièrement de Scoop.it en santé et en e-santé.
Je m’explique, Scoop.it est un formidable outil de curation et loin de moi l’idée de vouloir le tuer. Cette plateforme, fondée par des Français – eh oui, la French Tech c’est aussi des startuppers qui s’expatrient… – est très pratique pour réaliser une veille sur un domaine d’activité, l’organiser, l’enrichir de ses réflexions et idées (malheureusement, cette fonction est trop souvent délaissée en santé et e-santé) et la partager avec d’autres personnes.
À titre d’exemple, voici quelques journaux que je vous invite à suivre si le digital en santé, l’empowerment des patients ou la démocratie sanitaire vous intéresse :
- Démocratie sanitaire par Giovanna Marsico
- Vigilance 2.0 d’Evelyne Pierron
- Patient empowerment & e-patient de Lionel Reichardt, aka Pharmageek
- Digital Pharma News par Rémy Teston
Mais là où le bât blesse, c’est lorsque cet outil de prise en charge de l’infobésité est utilisé comme un outil de partage automatique vers les différents réseaux sociaux du curateur et tout spécialement vers Twitter.
Soyez sincère, n’avez-vous jamais pesté contre un lien inséré dans un tweet qui vous renvoi vers un Scoop.it plutôt que directement à la source de l’info ?
Pour certains, cet usage est occasionnel et permet de faire découvrir leur(s) journal(aux) Scoop.it à de nouveaux twittos. Mais pour d’autres, le partage est totalement automatisé. Nul enrichissement des scoops, tweets automatiques de tous leurs scoops et, finalement, redirection vers un, voir deux clics supplémentaires pour accéder à l’information et s’apercevoir que 6 fois 10 cette information avait déjà été vue et lue (statistique personnelle, si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à les partager en commentant ce post).
Curateurs en santé et e-santé, take care of your followers !
En attendant le développement d’un traducteur des urls Scoop.it (si posible automatique et intégré au sein de Twitter, Tweet Deck, Tweetbot et autres outils de gestion de compte), vers les urls d’origines, chers curateurs (et sachez que j’apprécie votre démarche de curation et votre engagement pour partager avec nous vos trouvailles), je vous engage donc à passer, vous aussi d’un modèle curatif à un modèle fondé sur le care.
La curation peut-être est un formidable outil de développement de la littératie en santé et e-santé, mais surtout prenez soin de nous et arrêter de publier automatiquement tous vos scoops sur Twitter.
L’un de vos plus fidèles lecteurs.
PS : si vous souhaitez aller plus loin sur ce thème, je vous invite à lire le post de Najima Sahloumi “Please, ne partagez pas d’articles à partir de Scoop.it!” ainsi que la réponse de Guillaume Decugis, l’un des co-fondateurs de Scoop.it.
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