Publié le 3 juin 2015 | Par Laurent Mignon
5Objets connectés de santé, avez-vous une âme ?
Telle n’était pas la forme de la question posée ce matin lors de la conférence organisée par Le Lab e-Santé pour présenter les résultats de l’enquête “Santé mobile et connectée : usages, attitudes et attentes des malades chroniques”. Pourtant, au-delà des premières questions qui portaient sur les applications mobiles de santé, la dernière partie de cette enquête inédite en France[1] permet de répondre à cette question.
1 malade chronique sur 10 possède un objet connecté de santé
11,6 % des malades chroniques ont déclaré posséder d’ores et déjà un objet connecté de santé (plus de 2 sur 10 s’ils sont touchés par le diabète). Parmi les objets possédés, et sans surprise vu le nombre de personnes diabétiques possédant un objet connecté de santé, le glucomètre arrive en tête, suivi par le tracker d’activité.
Au-delà de la possession d’un objet, c’est l’usage de celui-ci et des données qu’il recueille qui peuvent nous éclairer sur la réalité des objets connectés de santé pour les malades chroniques.
Ainsi, dans 1 cas sur 2, la personne touchée par une maladie chronique et possédant un objet connecté de santé va partager les données recueillies avec son médecin, montrant ainsi l’importance de ces outils connectés dans la relation médecin-patient.
D’ailleurs, ce partage de données se fait principalement en lui montrant l’écran de son smartphone ou de sa tablette (47,5 %), donc au sein du cabinet médical. Le partage de données via e-mail arrive, quant à lui, en deuxième position des modes d’échanges, 31,7 % des répondants possédant un objet connecté de santé ayant déclaré les adresser ainsi à leur médecin.
Objets connectés de santé, vers une relation médecin-patient enrichie
En s’intéressant aux malades chroniques possédant un objet connecté de santé, l’étude du Lab e-Santé montre que ceux-ci sont envisagés dans le cadre d’une relation médicale concrète. Pour aller plus loin, il faut se pencher sur les malades chroniques qui, aujourd’hui, ne possèdent pas d’objet connecté et voir qu’elles sont leurs attentes.
Parmi les 88,4 % de malades chroniques ne possédant pas d’objet connecté, 4 sur 10 ont déclaré être prêts à en acheter un au cours de l’année. Pour information, le tracker d’activité est le premier objet souhaité (30,8 %), suivi du glucomètre (22,8 %) et de l’auto-tensiomètre (18,4 %).
Mais au-delà de l’achat, là aussi ce sont les usages qui doivent guider notre réflexion. Ainsi, ces usagers potentiels de la santé connectée ont déclaré, 9 fois sur 10, souhaiter partager leurs données avec leur médecin lorsqu’ils auront un objet connecté de santé.
Il semble donc que les patients, les malades chroniques soient en train de définir eux-mêmes les pratiques de santé de demain. Une pratique où la relation médecin-patient reste centrale. Les malades chroniques téléchargent des applications, commencent à utilisent des objets connectés de santé. Ils le font et souhaitent le faire dans le cadre de leur suivi de santé par leur médecin.
Loin de déconnecter les patients des médecins, l’emploi de la santé mobile et connectée par les patients et tout spécialement les personnes touchées par une maladie chronique semble d’abord et avant tout un moyen de non seulement mieux prendre en charge sa maladie, mais également d’enrichir sa relation avec les professionnels de santé.
[1] Santé mobile et connectée : usages, attitudes et attentes des malades chroniques
Une enquête conçue et analysée par le Lab e-Santé, en regard de l’enquête d’avril 2014 portant sur La santé mobile et les professionnels de santé. Cette enquête, auto-administrée sur le web, s’est déroulée du 20 février au 20 mars 2015 et a été soutenu par Doctissimo, les associations de patients ACS France, AFD 75, ANDAR, Fédération Française des Diabétiques, LMC France, Renaloo, Vivre Sans Thyroïde et les membres du Lab e-Santé. Parmi l’ensemble des répondants, 2 226 répondants ont été retenus pour l’analyse (personne de 18 ans et plus, résidant en France et touchée par une maladie chronique.).
Communiqué et résultats complets disponibles sur simple demande : contact@lauma-communication.com
Partager la publication "Objets connectés de santé, avez-vous une âme ?"
Bonjour !
Je me présente tout d’abord : je suis Laura, la community manager de MyBiody Balance.
Tout d’abord merci d’avoir utilisé notre produit dans votre image d’illustration 🙂
Je souhaitais également vous donner notre point de vue sur l’article. Pour nous, la relation médecin – utilisateur est très importante.
Nous ne prétendons pas prendre la place du médecin mais au contraire améliorer la communication entre les deux. C’est pour cela que nous avons rajouté une option qui permet le partage du bilan corporel par mail à son médecin. L’utilisateur peut alors discuter de son bilan avec lui si jamais il se pose une question sur l’un des indicateurs de santé que propose MyBiody Balance.
Nous espérons ainsi améliorer l’expérience médecin-patient et donc la simplifier 🙂
Bonjour Laura,
Je vous remercie de votre commentaire qui va dans le sens des résultats de l’étude menée par Le Lab e-Santé. Je n’ai pas encore eu le temps de me pencher sérieusement sur MyBiody Balance (en dehors des différents articles qui en parlent) mais son design avait déjà retenu mon attention d’où sa place pour illustrer mes propos 🙂
A bientôt, ici ou sur les réseaux sociaux
Pingback: Et si nous parlions de l'inclusion au numérique en santé
Pingback: mSanté : le médecin, ce malade 2.0 qui s’ignore…
Pingback: PROVÉANCELes objets connectés rapprochent médecins et patients - PROVÉANCE