Santé mobile

Publié le 26 juin 2015 | Par Laurent Mignon

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mSanté : le BYOD bouleversera-t-il les hôpitaux ?

Il y a quelques jours, le 4 juin exactement, nous abordions le cabinet médical de demain et l’arrivée des objets connectés de santé dans les pratiques professionnelles des médecins.

Aujourd’hui, ce scénario qui semblait futuriste est en train de se réaliser plus vite que prévu. De fait, l’un des acteurs majeurs du dispositif médical vient d’annoncer que l’un de ces dispositifs médicaux est compatible avec n’importe quelle tablette Android.

Que l’image soit et le BYOD fut…

Présentée cette semaine à l’occasion du SMACC de Chicago, un congrès dédié aux médias sociaux et aux NTIC en santé (Social Media and Critical Care), Philips Lumify car tel est son nom est une sonde d’échographie connectable en USB à n’importe quelle tablette Android (ou presque) et pilotable via une simple application mobile.

Cette annonce d’un géant de l’imagerie médicale est tout à la fois porteuse de sens – l’échographie peut et va se démocratiser et devenir un acte courant – mais aussi d’interrogation.

De fait, si l’usage de sa propre tablette s’envisage sans problème spécifique au sein d’un cabinet de médecine libérale, qu’en est-il en milieu hospitalier ? Comment les DSI vont-ils gérer cette problématique ?

Si l’acte échographique est individuel, le partage d’information permis par l’application mobile de santé, l’intégration des données dans le système d’information de l’hôpital, se réalise sur un espace commun, voir transite par un cloud.

Demain, faudra-t-il des portiques à l’entrée des hôpitaux qui scanneront automatiquement les smartphones et autres tablettes des professionnels de santé y exerçant et vérifieront leur homologation, leur certification et leur capacité à s’interfacer avec le système d’information hospitalier, et ce afin de garantir l’absence de malware souhaitant profiter de ce nouveau pont entre la société civile et le monde de la santé ?

Le BYOD (Bring Your One Device) est entré en pratique dans de nombreux milieux professionnels non sans heurs. Son irruption dans le monde de la santé ne se fera pas sans difficulté malgré l’expérience tirée des autres domaines. Il suffit pour s’en convaincre de voir les débats qui agitent de temps en temps la presse hospitalière spécialisée ou de s’attarder sur le récent rappel fait par la CNIL quand aux bonnes conditions de déploiement du BYOD.

Nul doute que des startups spécialisées en sécurité informatique vont profiter de ce nouveau monde pour y développer des solutions adéquates tant le marché semble prometteur et tant il semble impossible et illusoire d’empêcher les professionnels de santé de ne pas utiliser leurs propres smartphone et tablette sur leur lieu de travail.

De fait, les solutions proposées aujourd’hui par les grands acteurs des systèmes d’information et de la sécurisation représentent encore des investissements lourds, si ce n’est budgétairement du moins humainement, pour les directions des SI et des solutions plus agiles devraient apparaître.

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A propos de l'auteur

Co-fondateur et directeur de LauMa communication, la e-santé m'interpelle depuis quelques années. J'essaie d'y contribuer en favorisant la diffusion de l'information et en m'impliquant dans des associations telle que Le Lab e-Santé (Isidore Internet et Santé), en tant que membre de la commission service du pôle de compétitivité Cap Digital ou en qualité de Délégué général de France eHealthTech, l'association regroupant les startups de la e-santé.



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