Publié le 13 mai 2015 | Par Laurent Mignon
1MedPics, l’Instagram francophone des médecins, vise les 25 000 utilisateurs
Lancée en octobre 2014 sur iOs et mi-février 2015 sur Google Play, MedPics est une application mobile dédiée à l’échange de photos médicales, radios, plaies, ECG, analyses biologiques… entre médecins francophones. Retour sur ce phénomène des réseaux sociaux médicaux – un Instagram des médecins – avec le Dr Safia Slimani, co-fondatrice.
Bonjour, tout d’abord, pouvez-vous nous dire comment est née MedPics ?
Au départ, il s’agissait tout simplement de l’envie d’échanger entre plusieurs médecins. Je souhaitais pouvoir envoyer des cas intéressants à mes confrères afin de partager des connaissances. Cette envie s’est réellement concrétisée lors d’un start-up week-end, à Montpellier. J’y ai fait la rencontre d’un développeur, l’un des futurs associés de MedPics qui m’a montré une vision à grande échelle de cette idée via les nouvelles technologies. Ensemble, nous avons développé le concept pour aboutir au partage d’images médicales entre professionnels de santé.
De plus, 75% des professionnels de santé utilisent leur smartphone pour leur pratique médicale. Il était évident que ce partage de photos médicales devait se traduire via une application mobile.
MedPics a seulement quelques mois, un peu plus de 6 pour la version iOS, et légèrement plus de 2 pour Android. Quels sont vos principaux résultats ?
Nous sommes plutôt satisfaits puisqu’en 6 mois, MedPics compte plus de 7 000 professionnels de santé, et plus de 145 000 images sont vues chaque semaine. Nous avons donc déjà réussi à transformer le concept en usage et à générer de l’interactivité.
Vous parlez d’un réseau social destiné aux professionnels de santé, au-delà des médecins quelles sont les professions les plus présentes sur MedPics ?
Sur les 7 000 utilisateurs actuels, la très large majorité, près de 90 %, est composée de médecins et d’étudiants en médecine. Ce qui est logique car nous avons concentré nos efforts de développement vers ces usagers.
Demain, nous développerons des services spécifiques et, surtout une communication adaptée vers d’autres professionnels de santé qu’il s’agisse des infirmières et infirmiers, des sages-femmes mais aussi des médecins libéraux.
MedPics est un réseau social gratuit, c’est-à-dire que l’application se télécharge gratuitement. Quel est votre business model ?
Actuellement, nous sommes 4 personnes à faire vivre l’application et tout est conçu, développé, réalisé sur nos fonds propres. Nous cherchons d’abord à atteindre une “masse critique” et à développer les usages avant de penser au business model. L’objectif actuel est d’atteindre les 25 000 utilisateurs d’ici juillet.
Sur cette base, nous pensons que MedPics aura atteint un seuil de viabilité qui nous permettra de définir le business model. Il est en tout cas évident que l’application en elle-même restera gratuite.
Pour aller plus loin, depuis le mois de mars, MedPics s’est structurée en société, car nous envisageons une levée de fonds, pour fin 2015, afin de poursuivre les développements de MedPics et continuer à offrir la meilleure expérience utilisateur possible.
MedPics, en tant que réseau social médical de partage d’images, est tout à la fois très proche de la télé-expertise et de la formation. Comment vous situez-vous entre ces deux domaines ?
MedPics, ce sont d’abord des échanges confraternels, des aides à la réflexion sur sa pratique. Mais il arrive que certains médecins viennent poster une photo avec une question précise ou une demande d’orientation et vont trouver une réponse à leur interrogation. Pour autant, il ne s’agit pas de télé-expertise car l’ensemble du dossier du patient n’est pas connu. Les photos, les images sont anonymisées, il ne s’agit donc que de cas et d’étude de cas.
D’un autre côté, MedPics est également un espace de formation initiale ou continue via les tutoriels notamment. Mais c’est un espace un peu particulier puisque c’est entre confrères, entre pairs, que se déroule cette formation et non entre étudiants et enseignants.
Pensez-vous développer l’une de ces voies demain ?
Ce n’est pas nous qui définissons les usages de MedPics. Ce sont les utilisateurs. Nous les interrogeons régulièrement sur leurs attentes et leurs besoins et nous développons les services en fonction de leurs retours. Nous avons souhaité pousser la logique des réseaux sociaux au plus loin, et ce sont donc les utilisateurs, les membres de MedPics qui détermineront ce qu’elle sera demain.
Partager la publication "MedPics, l’Instagram francophone des médecins, vise les 25 000 utilisateurs"
Pingback: Santé 2.0, le crowdsourcing médical au service du diagnostic