Médecine 3.0

Publié le 3 juillet 2015 | Par Laurent Mignon

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Hackathons, challenges et autres ateliers numériques en santé : stop ou encore ?

Vous aurez sans doute remarquez que, depuis quelques mois, les hackathons, les challenges et les ateliers numériques fleurissent sur la planète santé et tout spécialement le continent e-santé. Dernier annoncé en date, l’Atelier Numérique de la NGEM dont la séance inaugurale se tiendra à la Cantine Numérique de Nantes, les 15 et 17 juillet prochains.

Mais c’est quoi la différence ?

Globalement, l’idée de base est toujours la même : innover en bousculant les modes de pensée traditionnels et en faisant appel à son écosystème.

Les hackathons sont la formule la plus rapide pour le sponsor, le porteur de l’événement. De fait, il s’agit de réunir par équipes, des expertises diverses et variées, afin de les faire plancher durant un court laps de temps, un week-end traditionnellement, une sur thématique donnée.

Formule la plus rapide, c’est aussi la moins impliquante potentiellement pour le sponsor, le porteur du hackathon puisqu’en un aussi court laps de temps il est extrêmement rare qu’un produit fini, un service, une application mobile ou un objet connecté aboutisse réellement et encore plus rare sont les hackathons où le suivi de projet est intégré dans la démarche.

A noter, pour cette dernière catégorie, les hackathons avec suivi de projet, la formule mise en place par What Health, notamment lors du hackathon organisé à l’APHP en juin dernier : une formule tournée vers les sélection des meilleurs projets afin de les accompagner durant 1 an grâce au Hub What Health.

Le hackathon est donc un bon galop d’essai avant de s’essayer à une formule plus longue : les ateliers et les challenges.

Les ateliers, tel celui organisé par la MGEN et cité plus haut, ont ceci de particulier qu’il s’agit essentiellement d’un petit groupe ou de différents petits groupes qui vont travailler dans le temps sur une problématique donnée. La première étape de juillet réunira une vingtaine d’enfants de 7 à 11 ans pour faire émerger des pistes d’innovation sur l’e-santé.

Entre septembre et octobre, des ateliers de co-création seront organisés entre différents acteurs clés : collaborateurs MGEN, adhérents, professionnels de santé, patients, start-up du digital, experts data… Un groupe de 30 personnes, puis deux de 120 se succéderont alors pour comprendre les besoins réels des utilisateurs, interagir autour de ce projet évolutif, se différencier et innover avec de nouvelles fonctionnalités, partager une vision cible commune.

Cette méthodologie, souvent itérative, se rapproche donc de l’esprit des living labs, chaque étape faisant appel à des acteurs de l’environnement de la problématique.

De façon raccourcie, les challenges sont l’étape d’après. Ils allient une part de la méthodologie des hackathons – une journée ou un week-end pour aborder la thématique – et la durée pour construire une réponse en équipe. En dehors de la santé (pour l’instant), il faut noter l’existence des Challenges Big Data lancés par Axelle Lemaire, Secrétaire d’État en charge du numérique.

Ces Challenges Big Data sont des concours à l’attention des startups, qui utilisent des jeux de données mis à disposition par de grandes entreprises ou des entités publiques. En exploitant ces jeux de données, les startups peuvent développer des solutions technologiques innovantes et de nouveaux cas d’usage et de services, ou encore aider à la création de nouveaux modèles économiques. Les challenges durent généralement de 3 à 12 mois et permettent de sélectionner un ou plusieurs lauréats.

Alors, on continue ?

  • Le 26 janvier 2015 s’est tenu le Hackathon Damir organisé par l’Assurance maladie et Etalab.
  • Du 27 au 29 mars, il s’agissait du Hackathon e-santé porté par Novartis.
  • Les 12, 13 et 14 juin, c’est l’AP-HP qui mettait en œuvre le Hackathon Whath Health.
  • En ce moment même se déroule le Hacking Health Design Workshop porté par Pierre Fabre dans le cadre de l’Université d’été de la e-santé.
  • Cet été et à la rentrée L’Atelier Numérique de la MGEN poursuivra son chemin.
  • Dès le 15 octobre, le challenge e-pocrate démarrera pour se clôturer le 8 février 2016, lors des Trophées de la Santé Mobile.

Vous le voyez, le programme est riche. Et pour répondre à la question, je dirais : “Oui, il faut continuer. Continuer à miser sur le(s) public(s)s, les usagers et les acteurs. Continuer à susciter autant d’interrogations que de projets. Continuer à innover tout simplement”.

Ces formats collaboratifs sont une chance pour penser la santé différemment. Encore faut-il que la question de base et la problématique soient bien formulées au départ…

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A propos de l'auteur

Co-fondateur et directeur de LauMa communication, la e-santé m'interpelle depuis quelques années. J'essaie d'y contribuer en favorisant la diffusion de l'information et en m'impliquant dans des associations telle que Le Lab e-Santé (Isidore Internet et Santé), en tant que membre de la commission service du pôle de compétitivité Cap Digital ou en qualité de Délégué général de France eHealthTech, l'association regroupant les startups de la e-santé.



2 Responses to Hackathons, challenges et autres ateliers numériques en santé : stop ou encore ?

  1. Sans oublier le Hacking Health Camp : le plus grand hackathon santé européen qui a lieu à Strasbourg en mars, pionnier du domaine en Europe et dont ce sera la 3ème édition en mars prochain.
    La plupart des hackathons santé sont portés par le mouvement Hacking Health (design workshop à Castres, challenge e-pocrate) beaucoup sont en cours de préparation dans les villes de france et d’europe. Hacking Health aide les équipes locales à réaliser l’évènement en leur faisant bénéficier d’outils de communication et de son réseau international pour attirer sponsors et participants.
    RV en mars prochain pour le Hacking Health Camp 2016.

  2. Pingback: 6 points clés pour réussir une application mobile de santé

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