IoT Santé

Publié le 8 juillet 2015 | Par Laurent Mignon

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Pill’Up le premier dispositif connecté pour se surveiller et non être surveillé

Il y a quelques petites semaines, nous avons abordé la thématique de l’e-santé, des piluliers connectés notamment et de l’observance. Pourquoi revenir aussi vite sur le sujet me direz-vous ?

Tout d’abord, parce que Pill’Up, le dispositif connecté qui a remporté le 1er prix des Tremplins de la Santé Mobile en janvier dernier entame son deuxième round de crowdfunding sur Wellfundr et vient de dépasser les 50 % de son objectif.

Mais d’abord et avant tout parce ce que, suite à la conférence citoyenne organisée début juin, le Ciss, Coopération patients et [Im]Patients chroniques & associés ont pris la parole et ont décidé d’intervenir dans le débat public pour faire entendre la voix des patients.

Cette prise de parole peut se résumer en deux points. Tout d’abord, “Se surveiller, oui. Être surveillé, non” et le remplacement du terme et de la prépondérance actuelle de l’observance par le mot adhésion et la recherche de celle-ci.

Cette prise de parole permet donc d’accéder à un nouveau niveau de lecture de Pill’Up. Mais tout d’abord, de quoi parle-t-on ?

 Pill’Up, le bouton intelligent pour ne plus oublier son traitement

Se présentant sous la forme d’un « bouton intelligent », Pill’Up est donc un dispositif connecté d’aide à l’observance adaptable à toutes formes de médicament.

Il a pour objectif d’aider chaque personne au quotidien, à l’accompagner, la soutenir pendant son traitement, afin qu’elle se porte mieux.

Très concrètement, le dispositif est constitué de deux composants communiquant :

  1. D’une part, le fameux « bouton intelligent » à coller sur l’emballage des médicaments (flacon, emballage cartonné,…) pour mieux identifier le(s) médicament(s) à prendre par un signal lumineux.
  2. Puis, une application disponible sur smartphone qui signale l’heure de prise de son médicament par un signal sonore et/ou vibrant

Il suffit d’appuyer sur le bouton à chaque prise de médicament pour que le smartphone mémorise la prise. Ainsi chaque personne a accès à un suivi détaillé et personnalisé de ses prises médicamenteuses tout au long de son traitement.

Pill’Up, le premier dispositif connecté pour renforcer l’adhésion

Mais est-ce réellement de l’observance dont il est question ? À la lecture du dossier du Ciss, de Coopération patients et d’[Im]Patients chroniques & associés, on peut en douter.

De fait, Pill’Up est sous l’entière maîtrise du patient. Bien évidemment, les données peuvent être partagées avec les professionnels de la santé et la famille, grâce au serveur informatique qui est en communication avec l’application. Mais ceci est entièrement le fait de chaque personne qui peut choisir d’interagir ou non avec son médecin, son pharmacien, son infirmier, son conjoint…

Comme le précise Marine Bibollet, d’Electronic Alliance, la startup à l’origine de Pill’Up, “Les rapports d’observance sont adressés directement sur le smartphone du patient. C’est le patient qui se rend à sa pharmacie ou chez son médecin avec son bilan d’observance. Il peut aussi envoyer une invitation à son praticien afin qu’il ait un accès à distance à son bilan d’observance”.

De plus, Electronic Alliance est très clair sur l’usage des données qui transitent par ses serveurs : “Nous avons bel et bien un serveur qui stocke les données, mais ce sont des données anonymes : une liste de médicaments associés à un horaire et à un état (pris à l’heure, pris en retard, pris en avance, non pris). Ces données ne serviront que pour faire des statistiques générales” précise Marine Bibollet.

Il semble donc que Pill’Up soit le tout premier, tout du moins en France, dispositif connecté destiné à aider les patients, les malades, vous, nous… à prendre nous-mêmes la décision.

Pour ceux qui n’en serait pas tout à fait convaincu, voici une autre citation de Marine Bibollet : “À priori, Pill’Up semble convenir aux personnes venant d’apprendre leur maladie et qui ne sont pas prêtes à se considérer comme malades et qui refusent donc l’utilisation d’un pilulier qui peut être parfois trop stigmatisant…”.

Stigmatisant dit-elle. Ne faudrait-il pas entendre qui souhaite se surveiller et non être surveiller ?

Dernier point, pour démontrer que Pill’Up est réellement un dispositif connecté d’adhésion au(x) traitement(s), aidez les remplir leur objectif et soutenez les sur Wellfundr.

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A propos de l'auteur

Co-fondateur et directeur de LauMa communication, la e-santé m'interpelle depuis quelques années. J'essaie d'y contribuer en favorisant la diffusion de l'information et en m'impliquant dans des associations telle que Le Lab e-Santé (Isidore Internet et Santé), en tant que membre de la commission service du pôle de compétitivité Cap Digital ou en qualité de Délégué général de France eHealthTech, l'association regroupant les startups de la e-santé.



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