Téléconsultation : think global, act local !
Glocal, il semble que ce néologisme soit l’un des principaux éléments définissant l’édition 2018 de l’Université d’été de la e-santé qui se déroule actuellement à Castres. Ainsi, après la présentation d’Elsan et de Docapost, ce sont les acteurs de la table ronde consacrée à la téléconsultation qui ont mis en avant ce concept.
Plaidoyer pour une télémédecine clinique locale
Après l’intervention de Pierre Brun, Directeur Prospective et Innovation du Groupe VyV, membre du comité exécutif de mesdocteurs.com, le Pr Nathalie Salles, Présidente élue de la Société Française de Télémédecine a mis l’accent sur un point spécifique :
- La téléconsultation est vue aujourd’hui comme une révolution mais il s’agit avant tout d’une révolution théorique. Cette dernière ne deviendra réelle que si elle est précédée d’un décollage des connaissances des médecins, des professionnels de santé, des patients, des citoyens… qui aujourd’hui ne connaissent la télémédecine que de nom.
Pour le Pr Salles, l’enjeu pour la Société Française de Télémédecine est donc d’accompagner les professionnels vers une télémédecine clinique, co-construite à l’échelle des territoires et intégrant tous les professionnels de santé : médecins, infirmiers, masseurs-kynésithérapeutes, pharmaciens… autour du patient et donc à une échelle territoriale.
Dans le cadre des personnes touchées par une maladie chronique, cette notion de territorialité est essentielle et déjà reconnue. Sur le versant de la « bobologie », ou dans le cadre d’une interrogation de santé plus générale, au premier abord, il pourrait apparaître que les plateformes de téléconsultation que nous connaissons actuellement et où le patient est “déconnecté” de son / ses professionnels de santé habituels puissent apporter une réponse.
Pourtant, pour le Pr Nathalie Salles, là aussi la notion de territoire va rapidement émerger. « La téléconsultation doit s’intégrer dans un parcours territorial. Les plateformes doivent venir en renfort des médecins généralistes et non pas être construites contre eux »a-t-elle ainsi précisé.
Cette vision d’une télémédecine clinique et local a été renforcée par les propos d’Antoine Bohuon, confondateur d’Epiderm. Revenant tout d’abord sur les leçons tirées de la plateforme de téléconsultation destinée aux expatriés, FrenchMedicine, Antoin Bohuon a ainsi indiqué que ce sont souvent les apports les plus simples qui font avancer la santé.
Pour lui, s’il est nécessaire de s’appuyer sur une vision global afin de favoriser le déploiement de la téléconsultation, il est tout autant nécessaire de définir une organisation local pour assoir son appropriation.
La téléconsultation, une réponse au déserts médicaux ?
En conclusion des échanges et à l’occasion des échanges avec la salle, une autre interrogation est survenue. Sachant que la téléconsultation est souvent présentée comme une réponse au déserts médicaux, comment trouverons-nous assez de médecin prêt à intégrer une plateforme ou à téléconsulter avec ses patients depuis son cabinet, au détriment de ses consultations présentielles ?
Pour Antoine Bohuon, la réponse est multiple. Tout d’abord, la téléconsultation n’est pas une réponse aux déserts médicaux. Elle n’est qu’un élément de réponse qui doit s’intégrer dans des parcours de soins territoriaux, des territoires où la pratique des soins itinérants devraient aussi se développer afin de répondre à des besoins et des attentes spécifiques selon les patients.
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A propos de l'auteur
Laurent Mignon Co-fondateur et directeur de LauMa communication, la e-santé m'interpelle depuis quelques années. J'essaie d'y contribuer en favorisant la diffusion de l'information et en m'impliquant dans des associations telle que Le Lab e-Santé (Isidore Internet et Santé), en tant que membre de la commission service du pôle de compétitivité Cap Digital ou en qualité de Délégué général de France eHealthTech, l'association regroupant les startups de la e-santé.
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