Publié le 28 septembre 2017 | Par Laurent Mignon
0Santé connectée, du concept au déploiement
Il y a quelques jours, le 25 septembre pour être précis, Raphaël Moraux, de TICsante.com, nous permis de découvrir Globule connectant médecins, infirmiers, centres hospitaliers et acteurs médico-sociaux entre eux afin d’améliorer la coordination des soins via la santé connectée.
Plus de 250 médecins libéraux, principalement des généralistes, sont équipés de l’application et 350 infirmiers l’utilisent quotidiennement dans les landes. Il semble donc que la santé mobile et connectée devienne une réalité en France.
Mais cet usage, porté dans le cadre du programme Territoire de soins numérique, a-t-il valeur d’exemplarité ? Autrement dit, si l’on met une mApp et/ ou des objets connectés de santé, une plateforme de gestion de données à disposition de professionnels de santé ceux-ci vont-ils s’en emparer et les utiliser ?
UPDOCS*, une étude pour défricher l’appropriation de la santé connectée
Pour répondre à cet question, le Lab e-Santé a porté une étude intitulé UPDOCS (Usage et Partage des Données issues des Objets Connectés de Santé). L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’usage global d’objets connectés mis à la disposition des patients par leur équipe soignante au sein de maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), de centres de soins ou en pharmacies.
À propos d’UPDOCS
Dans chaque centre investigateur participant, UPDOCS a mis à disposition des professionnels de santé la solution Virtual Santé (adaptation du système TactioRPM au marché français, notamment via le stockage des données chez un hébergeur agréé données de santé) sur iPad, et un ensemble d’objets connectés (balance, bracelet tracker d’activité, auto-tensiomètre) attribués aux patients acceptant d’intégrer l’étude. Les patients inclus dans l’étude devaient présenter un excès pondéral (IMC > 28), ou une hypertension artérielle, ou une grossesse à risque, et disposer de smartphone ou de tablette sous iOS ou Android.
Promue par l’association Le Lab e-Santé, UPDOCS est la première étude multi-partenaires dédiée à l’appropriation des objets connectés de santé par les professionnels de santé. Elle a été rendue possible de par la transversalité de l’expertise des acteurs et partenaires réunis au sein du Lab e-Santé. La coordination, le déploiement et le suivi sont assurés par Virtual Care, l’analyse des données d’enquête par InAdvans, la plateforme de recueil des données fournie par le Groupe Santé Tactio, en partenariat avec Claranet pour l’hébergement agrée des données de santé.
Elle bénéficie également de l’accompagnement du GCS Poitou-Charentes ainsi que des soutiens du Groupe Pasteur Mutualité (fourniture des tablettes pour les centres investigateurs) et de Terraillon (fournitures des objets connectés à prix coûtant).
Les premiers résultats sont clairs : l’avantage est nettement en faveur de l’appropriation par les patients comme le montre les premiers résultats présentés lors de l’Université d’été de la e-santé à Castres en juillet dernier (le score SUS – score d’utilisabilité – moyen chez les patients supérieur étant supérieur de plus de 11 points à celui des professionnels de santé (67,4 contre 56,3).
Mais qu’en est-il quelques mois après ? Sans vous dévoiler les résultats complets d’UPDOCS (leur présentation aura lieu à l’occasion du Festival de la Communication Santé, en novembre), sachez que l’appropriation de la santé mobile et connectée par les professionnels de santé est tout à la fois liée à l’usage qui est fait de celle-ci (prévention, éducation thérapeutique du patient, télésurveillance de patients à risque…) mais aussi lié à l’accompagnement mis en place auprès des professionnels de santé.
De fait, après deux entretiens qualitatifs menés les 24 août et 22 septembre derniers par Virtual Care auprès de deux MSP ayant participé à l’étude, les écarts sont très nets.
Pour la première, qui a utilisé le dispositif mis à disposition pour suivre des femmes enceintes à risque et n’a pas bénéficié de support d’accompagnement, le plein usage du dispositif a mis à peu près 4 mois.
Accompagné par le GCS Poitou-Charentes, la seconde MSP a essentiellement utilisé le dispositif dans un cadre d’éducation thérapeutique et d’autonomisation du patient. Mais surtout, l’accompagnement initial à la mise en place réalisé par le GCS Poitou-Charentes lui a permis de se sentir opérationnel immédiatement.
Qu’il s’agisse des patients ou de professionnels de santé, il semble donc bien que la formation à la santé numérique soit un préalable indispensable à son déploiement… mais ce n’est pas le seul point. Pour découvrir l’ensemble des enseignements de cette étude, rendez-vous dans quelques semaines au Festival de la Communication Santé.
PS : Après une longue absence, myLittleSanté redémarre, certes pas au rythme quotidien de la première année mais (je vais essayer toutefois de m’y tenir) en publiant 2 post par semaine, le jeudi et le mardi.
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