Publié le 18 juin 2015 | Par Laurent Mignon
0mSanté : le médecin, ce malade 2.0 qui s’ignore…
Grâce à de nombreuses études nous savons de multiples choses sur la pratiques de la e-santé, de la santé mobile et connectée par les professionnels de santé et tout spécialement par les médecins.
Ainsi, nous savons par l’enquête du CESSIM de 2014, que près de 90 % des médecins généralistes et plus de 95 % des spécialistes fréquentent surfent sur le web médical quotidiennement ou presque, que 73 % des généralistes et 76 % des spécialistes possèdent un smartphone et que 46 % d’entre eux ont déjà téléchargé une application mobile.
Si on s’attarde sur une autre étude, celle réalisée par le Lab e-Santé portant sur les usages et les pratiques de la santé mobile chez les personnes touchées par une maladie chronique, et que dont nous avons déjà abordé certains points ici, nous apprenons que parmi les 22 % ayant déjà téléchargé une application mobile de santé, dans seulement 4,1 % des cas, ils l’ont fait parce que leur médecin leur a conseillé.
Mais que ce passe-t-il lors que c’est le médecin qui est malade ? Devient-il un malade comme les autres ?
Cette question n’est pas anodine. De fait, selon une étude publiée par la DRESS en 2010, si 8 médecins sur 10 s’estiment en bonne santé, ils sont 1 sur 3 a indiqué souffrir de problèmes de santé chroniques.
Pour répondre à la question “le médecin, lorsqu’il devient malade, est-il un adapte de la santé mobile et connectée ?”, il faut nous tourner du côté des Etats-Unis où une récente étude permet d’éclairer, légèrement, ce point.
A propos de la pratique de la santé mobile par les médecins américains pour leur propre bénéfice…
Premier point intéressant, seulement 16 % des professionnels de santé américains sondés par Research Now, déclare utiliser une mApp pour eux-mêmes… soit moins que les américains eux-mêmes ou les Français touchés par une maladie chronique. Je précise qu’il peut s’agir d’application mobile pour gérer une pathologie, prévénir un ou des risques de santé spécifiques ou tout simplement être en bonne santé.
Deuxième aspect, cet état de fait ne va pas durer. Ainsi, parmi ces mêmes professionnels de santé, ils sont 46 % à envisager l’usage de telles mApps d’ici 5 ans.
Si l‘on tient compte de la rapidité d’évolution des usages, du délais à ce que ceux-ci traversent l’Atlantique, il semblerait bien qu’à court terme – et non à aussi long terme que certains s’attachent à le dire – les meilleurs ambassadeurs de la santé mobile et connectée soient ces médecins qui utilisent / utiliseront les mApps dans leur propre intérêt.
Et vous qu’en pensez-vous ? Les médecins d’aujourd’hui sont-ils des malades 2.0 de demain ?
Retrouvez les principaux résultats de l’enquête menée par Research Now ce mois ci auprès de 1 000 utilisateurs d’application mobiles de santé issus du grand public et 500 professionnels de santé en une infographie :
Research Now Mobile Health Apps Infographic – An infographic by the team at Research Now
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