Médecine 3.0

Publié le 24 novembre 2015 | Par Laurent Mignon

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BPCO : les attentes des patients à l’heure de la e-santé

Quelles sont les attentes des malades chroniques en termes de relation médecin-patient à l’heure de la e-santé ? Des applications mobiles, des échanges par e-mail ou de courts messages par SMS avec leur médecin ? Peu (trop peu ?) d’études s’intéressent à ces questions. Une étude américaine, publiée dans l’European Respiratory Journal, vient éclairer ce domaine sous prisme particulier : celui des personnes touchées par la BPCO.

Des patients en quête de réponse…

Premier enseignement de cette étude, lorsqu’ils surfent sur le web, les patients sont plus sujets à se poser des questions sur leur(s) médicaments (46 %), leur(s) option(s) de traitement (45 %) mais aussi sur les nouvelles technologies qui pourraient les aider à mieux gérer leur maladie (34 %).

Plus d’1 sur 2 (52 %) déclare comprendre les informations délivrées par leur médecin. Pour les autres, dans 54 % des cas ils le rappellent pour avoir des éclaircissements, 35 fois sur 100 ils se tournent vers leur famille ou leur entourage, 28 autres fois sur 100 ils font des recherches sur le web et 24 % préfèrent attendre leur prochaine visite (bien évidemment, plusieurs réponses étaient possibles…).

… et d’échanges

Si on interroge ces patients (l’ensemble des patients sondés) sur leur outil préféré pour communiquer avec leur médecin entre deux visites, ils sont 91 % à citer le téléphone, 19 % le SMS et 17 % un e-mail (là aussi plusieurs réponses étaient possibles). Preuve, s’il en était besoin, que la relation médecin-patient reste, même aux États-Unis, une relation très humaine.

Mais une enquête surprenante…

Ces résultats s’ils ne risquent pas de surprendre grand monde sont toutefois “dérangeant” une fois que l’on connaît le cadre de l’enquête. Tout d’abord, l’échantillon est très faible : seulement 100 patients de sondés. Seulement 39 % possédaient un smartphone et 41 % rapportaient utiliser Internet au moins une fois par jour ou par semaine…

Vous me diriez en quoi est-ce bizarre ? Tout simplement et pour ne prendre qu’un seul élément parce comScore nous indique que début 2015, le taux de pénétration des smartphones aux Etats-Unis s’apprêtaient à franchir la barre des 75 % !

D’autre part, il est indiqué que les patients trackent, monitorent leur maladie mais sans apporter aucun élément quand aux outils utilisés pour ce faire. S’agit-il d’oxymètres de pouls connectés ? Il y a peu de chance vu le faible taux de possesseurs de smartphone…

Les résultats précédents sont donc à prendre avec toutes les précautions d’usage. Une fois de plus, il semblerait que l’étude de la relation médecin-patient à l’heure de la –esanté passe à côté du sujet, faute d’ambition et / ou de méthodologie.

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A propos de l'auteur

Co-fondateur et directeur de LauMa communication, la e-santé m'interpelle depuis quelques années. J'essaie d'y contribuer en favorisant la diffusion de l'information et en m'impliquant dans des associations telle que Le Lab e-Santé (Isidore Internet et Santé), en tant que membre de la commission service du pôle de compétitivité Cap Digital ou en qualité de Délégué général de France eHealthTech, l'association regroupant les startups de la e-santé.



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