Santé mobile

Publié le 29 avril 2015 | Par Laurent Mignon

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JLink, 3 raisons pour lesquelles les SMS ont encore de l’avenir en santé mobile

Il y a quelques jours, Janssen a lancé un service de rappel de rendez-vous et de prise de médicaments par SMS à l’attention des professionnels de santé et des patients : Jlink.

Accessible via la plateforme janssenlink.fr, ce service permet à chaque professionnel de santé, après authentification, de créer des fiches pour un ou plusieurs patients puis de programmer différents types de rappels : rendez-vous, prise de traitement.

Drôle d’idée que de développer une plateforme de rappels par SMS, à l’heure des applications mobiles embarquant non seulement ces fonctions de base mais aussi des outils et dispositifs quasi intelligent, pourriez-vous vous dire ?

Pourtant, Jlink est peut-être ce qui est arrivé de meilleur à la santé mobile en France depuis de nombreux mois. À cela 3 raisons principales :

1 • L’usage des smartphones par les Français

Si, selon la dernière étude Deloitte – Ifop sur les usages mobiles en 2014, les Français sont de mieux en mieux pourvus en téléphone intelligent (smartphone), le pourcentage de détenteurs étant passé de 39 % en 2012 à 61 % en 2014, les usages sont eux encore très traditionnels.

Ainsi, les appels téléphoniques et les SMS restent les 2 usages non seulement les plus importants (pour 88 % et 84 % des répondants de l‘étude) mais ils distancent aussi largement les autres (l’e-mail est en 3e position avec 38 %, les MMS en 4e avec 19 %). Du côté des applications, d’après le rapport du Credoc pour le CGEIET sur La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française, seulement 36 % des Français en ont téléchargés et ce quelque soit le type (information, jeu, réseaux sociaux, santé…).

De plus, la France est le pays où l’usage des SMS a le plus augmenté en 2 ans, devant les Etats-Unis et l’Australie.

2 • Santé mobile, faire simple est souvent efficace

En termes d’observance, comme plus globalement en termes de changement de comportement en santé, faire simple et donc induire un minimum de changement d’habitude est souvent plus efficient que de vouloir tout bouleverser en introduisant une rupture.

L’étude menée au sein de l’AP-HM et publiée en 2013 a largement démontrée l’apport que pouvait avoir un simple SMS de rappel sur l’amélioration de l’observance après la pose d’un stent.

3 • Améliorer l’observance passe par la co-construction

Catherine Tourette-Turgis, fondatrice de l’Université des patients, aime à dire que chaque personne doit être actrice de son propre programme de prise en charge, d’amélioration de l’observance… Pour appuyer ses dires, elle cite volontiers cet exemple d’un programme californien de lutte contre les addictions auprès des SDF où les messages comportementaux et motivationnels ont été construits par les SDF eux-mêmes.

Alors, le parti-pris de Janssen est-il le bon ?

Oui, si l’on s’en fit à l’usage de leur smartphone par les Français. Oui, si l’on voit l’apport d’un simple SMS pour améliorer l’observance. Et une nouvelle fois oui, si le(s) message(s) de rappel peuvent être co-construits entre le médecin et le patient, permettant ainsi d’utiliser les mots les plus adéquats… mais ce dernier point est-il possible avec Jlink ?

D’autre part, pour ceux que les SMS rebuteraient, Janssen a également permis aux utilisateurs de Jlink d’utiliser les e-mails en lieu et place des SMS et donc de s’adapter aux pratiques de chacun.

Aujourd’hui, il ne s’agit donc pas de savoir si le parti-pris de Janssen est le bon mais de savoir à quelle vitesse les professionnels de santé français sauront s’emparer de ce nouvel outil au service de l’observance.

Rendez-vous dans un an, nous irons poser la question à Janssen…

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A propos de l'auteur

Co-fondateur et directeur de LauMa communication, la e-santé m'interpelle depuis quelques années. J'essaie d'y contribuer en favorisant la diffusion de l'information et en m'impliquant dans des associations telle que Le Lab e-Santé (Isidore Internet et Santé), en tant que membre de la commission service du pôle de compétitivité Cap Digital ou en qualité de Délégué général de France eHealthTech, l'association regroupant les startups de la e-santé.



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