Publié le 4 novembre 2015 | Par Laurent Mignon
07,5 % des posts sur Facebook parlent de santé
À l’heure où les débats et échanges sur les données de santé, leur partage, leur ouverture, leurs conditions d’accès n’en finissent pas, une récente étude publiée au sein du BMJ Quality & Safety vient éclairer le potentiel de l’usage des données de santé informelles présentes sur les réseaux sociaux.
Vers l’intégration des données 2.0 dans les dossiers médicaux
L’étude menée par L’University of Pennsylvania School of Medicine avait pour objectif de voir si les données présentes sur les réseaux sociaux pouvaient améliorer la prise en charge des patients arrivant aux urgences en éclairant leur état de santé et en liant les données 2.0 à leur dossier médical.
5 256 patients arrivant au sein d’un service d’urgence ont été conviés à participer à l’étude. Parmi eux, 52 % étaient utilisateurs de Facebook et/ou Twitter et 53 % de ceux-ci, soit 1 432, ont accepté de participer à l’étude et 71 %, soit 1 008, ont donné accès à leur(s) compte(s) profil et/ou compte sur ces réseaux aux investigateurs de l’étude.
Il est à noter que les participants ayant accepté de partager leurs données 2.0 étaient légèrement plus jeunes et plus susceptibles de poster au moins une fois par jour. L’usage développerait donc l’usage…
Durant 7 mois, les investigateurs ont donc analysé les données informelles (posts et tweets) de ces comptes et profils et les ont comparés aux éléments présents dans les dossiers médicaux.
Au global, ce sont 1 395 720 messages, soit environ 12 millions de mots, qui ont été intégrés et catégorisés.
Concernant Facebook, 7,5 % des posts (95 % CI 4,8 % – 10,2 %) étaient liés à la santé. D’autre part, les personnes dont le diagnostic était posé étaient plus susceptibles d’en parler dans les termes exacts que les personnes qui n’étaient pas encore diagnostiquées (ouf, ça reste logique…).
Selon les investigateurs, certaines données étaient clairement explicites (ex : “J’ai oublié de prendre mon médicament pour mon insuffisance cardiaque”) alors que d’autres permettaient d’éclairer les conditions de vie relatives à l’état de santé (séries de photos avec des aliments salés…) ou que l’évolution du langage et de sa complexité pouvait montrer un déclin cognitif.
Raina M. Merchant, co-auteur et correspondante de l’étude, a souligné que l’un des principaux apports et intérêts de l’étude était d’avoir éclairé les conditions d’utilisation des données de santé personnelles présentes sur les réseaux sociaux et que la transparence et l’attention portées au respect de la vie privée étaient cruciales.
Et vous, pensez-vous que nous nous dirigeons vers une ère du data mining et du web crawling en santé avec consentement préalable des patients, usagers de santé socionautes ?
Pour en savoir plus, accéder à l’étude et / ou au communiqué de presse.
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