Médecine 3.0

Publié le 25 mai 2015 | Par Lucie Blaise Valence

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C’est grave Dr. Watson ?

Il est fort probable que vous connaissiez déjà tous Watson. Créé par la société IBM, il est un programme informatique d’intelligence artificielle qui répond, grâce à la consultation d’une base de données de plus de 200 millions de pages en langage naturel, à des questions formulées… en langage naturel. En 2011, il a participé au jeu télévisé Jeopardy! qu’il a brillamment remporté face aux autres candidats. Alors face à ce robot prodige la question se pose : quid de ses bénéfices en santé ?



 

Une collaboration homme-machine

Aujourd’hui environ 80% des données sont en langage naturel, soit non-structurées. Difficile donc pour un simple ordinateur de les traiter afin de leur rendre cohérence et sens. Mais ce sont des détails qui n’arrêtent pas Watson créé justement pour comprendre et analyser ce type de d’informations.

Cette capacité, déjà considérable, l’est encore plus appliquée au domaine de la santé au sein duquel le volume de données générées à considérablement augmenté ces dernières années avec l’avènement du quantified self. Imaginez une seconde ! Un outil capable de centraliser et de traiter toutes les données liées au patient (notes du médecin et/ou de l’infirmière, résultats d’examens, antécédents, etc.) ainsi que les dernières publications médicales, tout cela quelques secondes, pour proposer le ou les meilleur(s) diagnostic(s). Et en plus de cela, d’expliquer ses choix et les avantages et limites de chacun… C’est ce que propose aujourd’hui Watson.

En cas de doute ? Il est même capable de collaborer et de discuter avec le professionnel de santé afin d’affiner son diagnostic et d’éliminer certaines pistes qu’il aurait pu explorer.

C’est grave Dr. Watson ?

Outil réellement intéressant pour aider à établir un diagnostic grâce à sa rapidité et le volume de données qu’il est capable de traiter, l’on peut se demander si, demain, une armée de Dr. Watson ne pourrait pas remplacer nos médecins de chair et d’os. En juin dernier, L’express.fr sortait un article sur le sujet « Quand les algorithmes remplaceront les cadres… ». Abordant les bénéfices en termes de ressources humaines ou encore de gains de temps ou financiers, l’algorithme est montré comme une solution envisageable (et quelquefois déjà envisagée) pour remplacer certains métiers. Mais où doit-on placer la limite ? Les robots peuvent- ils réellement remplacer des métiers comme celui de médecin par exemple, effaçant au passage toute humanité ? Le lien et la discussion sont des dimensions importantes de la relation médecin- patient et, souvent, la consultation ne consiste pas seulement en un diagnostic et deux ou trois médicaments griffonnés sur une ordonnance… La dimension humaine est belle et bien présente, et dans le cas d’un diagnostic grave par exemple, l’une des personnes à même de rassurer, d’écouter et d’accompagner le malade, est bel et bien le médecin. Le robot, ne possédant pas cette qualité d’empathie intrinsèque à la dimension humaine devrait donc, dans le cadre de l’exercice médical, rester ce qu’il est actuellement : un collaborateur.

 

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A propos de l'auteur

Digital native et diplômée d'un master en Communication Scientifique et Technique, je suis passionnée, entre autres, par la santé, l'e-santé et l'internet des objets. Contribuer au projet My Little Santé à sa naissance m'a permis de partager un peu de cette passion et de participer à la circulation et à l'enrichissement des informations sur ces différents domaines.



One Response to C’est grave Dr. Watson ?

  1. Pingback: Santé 2.0, le crowdsourcing médical au service du diagnostic

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