Santé mobile

Publié le 20 juillet 2015 | Par Laurent Mignon

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Application mobile de santé, et si on pensait accessibilité ?

Par définition, une très large partie des applications mobiles de santé s’adressent à des personnes touchées par des maladies chroniques et ne sont donc pas là uniquement pour le bien-être ou la prévention. Pourtant, combien d’entre elles sont réellement conçues pour ces personnes ?

Vous avez dit maladie chronique ou maladies chroniques ?

Tout d’abord, un très grand nombre d’applications mobiles, si ce n’est la totalité, adresse une seule pathologie et ne tient donc pas compte que de très nombreuses personnes sont touchées par plusieurs maladies chroniques – ex : diabète et hypertension – et surtout auront à vivre avec – ou prévenir – de nombreuses complications – ex : diabète et rétinopathies diabétiques.

Penser la santé mobile, c’est d’abord penser aux personnes malades… mieux encore, c’est y penser avec elles.

Faire simple et efficace pour développer les usages

Combien d’éditeurs se plaignent de leur taux de téléchargement et plus encore d’usage ? De fait, il ne suffit pas de créer la plus belle des applications pour qu’elle soit utilisée, encore faut-il qu’elle adaptée et accessible.

Sur ce point, une étude publiée dans le Journal on Technology & Persons with Disabilities, est riche d’enseignement. Menée par des chercheurs de l’Université de Washington, cette étude s’est attachée à l’accessibilité des mApps par les personnes souffrant de déficits oculaires.

Les conclusions sont sans appel. Sur l’ensemble des applications mobiles de santé permettant de suivre son taux de glycémie et sa tension artérielle disponibles sur iPhone et passé au crible par les chercheurs, une seule correspondait – presque – aux critères définis par Apple et le gouvernement américain : Glooko, une application dédiée à la gestion du diabète. Toutes les autres n’arrivaient, au mieux, qu’à remplir la moitié des critères d’accessibilité pour les personnes souffrant de basse vision.

ladner_sm“The number of app developers has increased, and most of them are thinking about trying to make things pretty. They’re not thinking about all the users.”
Richard Ladner
Université de Washington

Pire, dans la quasi-majorité des cas, ce manque de respect des critères d’accessibilité conduisait non seulement à de mauvaises interprétations des résultats recueillis par les aides dédiées à l’accessibilité comme VoiceOver sur l’iPhone, mais surtout il était dû à une volonté de “faire beau” alors qu’il aurait été plus simple et efficace de suivre les recommandations d’Apple et du gouvernement.

J’allais oublier le bonus… Si vous concevez des mApps accessibles, il y a de fortes chances que cela bénéficie à tous vos utilisateurs et améliore leur expérience, comme les bus facilitant l’accès des personnes en fauteuil roulant bénéficient aux mamans avec des poussettes, aux personnes à mobilités réduites…

Alors, n’attendez plus, pensez accessibilité !

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A propos de l'auteur

Co-fondateur et directeur de LauMa communication, la e-santé m'interpelle depuis quelques années. J'essaie d'y contribuer en favorisant la diffusion de l'information et en m'impliquant dans des associations telle que Le Lab e-Santé (Isidore Internet et Santé), en tant que membre de la commission service du pôle de compétitivité Cap Digital ou en qualité de Délégué général de France eHealthTech, l'association regroupant les startups de la e-santé.



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