Santé mobile

Publié le 5 octobre 2015 | Par Laurent Mignon

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Santé mobile : France / USA, le match nul

Faible niveau de téléchargement, et encore plus faible niveau d’usage des applications mobiles de santé, en France, les mobinautes, les patients et professionnels de santé sont souvent pointés du doigt lorsque l’on parle du développement de la santé mobile. Mais est-ce réellement le cas ? Sommes-nous réellement le mauvais élève de la classe ? Éléments de réponse à travers quelques chiffres récents en provenance d’une étude menée aux États-Unis par HealthMine

Équipement : 1 – 0 pour la France

Avec un taux d’équipement en smartphone de 64 %, les États-Unis se placeraient désormais légèrement derrière la France en termes de taux d’équipement en smartphone. De fait, selon le baromètre trimestriel de la MMAF (Mobile Marketing Association France) publié en septembre 2015 et portant sur le 2e trimestre 2015, nous serions 68 % à être équipés en smartphone (Français de 15 ans et plus).

Usage : 2- 0 pour la France

Si nous croyons les résultats de l’Observatoire de la m-santé de l’Ifop, la France compterait 20 % d’utilisateurs d’applications mobiles de santé. Ce score est d’ailleurs confirmé par différentes études même s’il semble relativement stable depuis quelques années. Oh surprise, selon l’étude menée par HealthMine, les États-Unis ne feraient guère mieux et seraient, comme pour le taux d’équipement en smartphone, en léger retrait avec 18 % d’usagers d’applications mobiles de santé.

Diabète et applications mobiles : les Etats-Unis remontent au score

Eh oui, les États-Unis reviennent au score en ce qui concerne l’usage des applications mobiles de santé par les personnes touchées par le diabète avec un taux d’usage de 45 %.

De fait, selon une enquête menée par Le Lab e-Santé au printemps dernier, en France, 42 % des diabétiques ont déjà téléchargé une application mobile de santé. Certes, l’écart est faible avec les Etats-Unis mais suffisant pour permettre à ces derniers de remonter légèrement au score et éviter d’être distancier.

Un quasi match nul…

En conclusion, avec un score de 2-1 en faveur de la France, il est légitime de se demander pourquoi nous avons tendance à dire que la France est en retard en matière de déploiement de la santé mobile ou m-santé ? Peut-être est-ce dû à notre tendance à souvent être plus critique qu’il ne faut, à regarder le verre à moitié vide au lieu de le voir à moitié plein, au contexte économique morose qui fait douter tous les acteurs…

Mais au-delà de cette question, l’apport réel de ce match France – États-Unis tient principalement à démontrer que le développement de la santé mobile n’est pas une affaire de technologies ou d’équipement, mais d’abord et avant tout de culture et d’appropriation.

En ce sens, l’avenir de la m-santé est directement lié à notre capacité, aux États-Unis comme en France – à passer d’un système curatif à un système préventif car au-delà du support à la prise en charge des maladies chroniques telles que le diabète, la santé mobile est essentiellement liée à notre capacité à devenir acteur de notre santé… Un domaine où les États-Unis pourraient remonter au score sachant que prévenir coûte moins que guérir.

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A propos de l'auteur

Co-fondateur et directeur de LauMa communication, la e-santé m'interpelle depuis quelques années. J'essaie d'y contribuer en favorisant la diffusion de l'information et en m'impliquant dans des associations telle que Le Lab e-Santé (Isidore Internet et Santé), en tant que membre de la commission service du pôle de compétitivité Cap Digital ou en qualité de Délégué général de France eHealthTech, l'association regroupant les startups de la e-santé.



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